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La Sarthe, terre d’accueil du premier festival d’americana en France

Naissance d’un festival, samedi 7 septembre, à Vancé, village de 300 âmes dans la Sarthe. Le tout premier entièrement consacré en France au courant de l’americana, un terme qui désigne la relecture contemporaine de genres aussi anciens que la musique country et le rock, le blues, le folk ou la soul.
Les connaisseurs ne seront pas surpris que l’on retrouve derrière cette initiative le cavalier Michel Pampelune, qui a fait de la défense de cette esthétique son cheval de bataille dès 1999 en créant Fargo, nom choisi en référence aux diligences Wells & Fargo des westerns d’antan. Eteint en 2015, le label parisien aura permis de révéler les Américains Ryan Adams, Alela Diane et Andrew Bird ou la Franco-Britannique Emily Loizeau, en montant déjà des plateaux dans la capitale ou itinérants.
Aujourd’hui installé dans la campagne sarthoise, Michel Pampelune a retrouvé avec l’Eldorado Americana Festival l’excitation qui l’animait aux débuts de Fargo : « Me revoilà à 55 ans à distribuer des flyers sur les parebrises dans les parkings des gares TGV [Le Mans, Vendôme et Tours] ! », se réjouit-il. En passant, il renoue aussi avec la genèse d’un festival : taille humaine avec une capacité limitée à 1 500 festivaliers, tarifs modiques, petit marché americana (du disque vinyle à la flanelle à carreaux), food trucks… Dans un cadre agreste tout désigné pour les deux guitares sèches qui ornent l’affiche, « une ancienne scierie avec son bois, qui donne une ambiance de ville fantôme de western et a l’avantage d’être un site couvert ».
Soutenu à l’origine par le futur maire, qui « voulait faire bouger les choses » dans son village, le néorural a puisé son inspiration dans le festival « off » de South by Southwest, immense rassemblement annuel devenu multimédia à Austin (Texas), la capitale incontestée de l’americana avec sa riche scène musicale. « J’y ai vu des choses autour d’un public familial qui permet de fédérer initiés et locaux, en les associant à l’organisation, explique Michel Pampelune. Cela va de mon voisin agriculteur, qui prête des outils, au cantonnier. Les festivals de country en France reposent surtout sur le déguisement. J’ai privilégié une approche authentique qui peut plaire aux connaisseurs, sans être élitiste et laisser les autres à la porte. »
La programmation offre un panel représentatif de l’americana, « né avec le country-rock des années 1970 et la figure de Gram Parsons (1946-1973), qui ont fait se rejoindre hippies et cow-boys, et prolongé par des gens venus du punk rock, comme le groupe Uncle Tupelo redécouvrant les disques de la Carter Family ou de Hank Williams », détaille-t-il. Soient, venu de Muscle Shoals (Alabama), Dylan LeBlanc, flanqué de ses Steel Vaqueros, héritiers pour l’intensité live de Neil Young & Crazy Horse, ou la Californienne Emily Nenni, nouvelle reine du honky-tonk, le style urbain et sentimental joué dans les bars depuis les années 1940, pour son premier concert en France.
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